"Mais qu'est-ce que cela signifie ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Quelle nécessité y a-t-il de le chercher ? Le Seigneur dit, la Vérité enseigne que même celui qui est baigné a besoin de se laver les pieds. Que pensez-vous, mes frères, que pensez-vous sinon que, dans le saint baptême, l'homme est sans doute lavé tout entier, sans excepter les pieds, absolument tout entier, mais que cependant, lorsque l'on vit ensuite au milieu des choses humaines, on foule évidemment de la terre ? Les dispositions de l'âme humaine sans lesquelles on ne vit pas dans cette mortalité sont comme les pieds où nous sommes affectés en raison des choses humaines, et nous sommes affectés de telle sorte que, si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. [I Jn 1, 8] Chaque jour donc, celui qui intercède pour nous nous lave les pieds et, chaque jour, dans la prière même du Seigneur, nous confessons que nous avons besoin de laver nos pieds, c'est-à-dire de redresser le chemin de notre marche spirituelle […] C'est pourquoi l'Eglise que le Christ purifie par un bain d'eau dans la parole est sans tache ni ride [Eph. 5, 26-27] non seulement en ceux qui, aussitôt après le bain de la régénération, sont enlevés aux contaminations de cette vie et ne foulent pas la terre de façon à avoir besoin de se laver les pieds, mais également en ceux à qui le Seigneur a accordé cette miséricorde de sortir de ce siècle en ayant aussi les pieds lavés. Cependant, même si elle est pure en ceux qui demeurent ici parce qu'ils vivent justement, ils ont besoin néanmoins de laver leurs pieds puisqu'il ne sont pas évidemment sans péché." (Tr LVI, 4-5, pp. 81-83).
"Elle dit cela en ceux qui, purifiés de toute souillure, peuvent dire : J'ai le désir de mourir et d'être avec le Christ, mais demeurer dans la chair est plus nécessaire à cause de vous [Ph. 1, 23-24]. Elle dit cela en ceux qui prêchent le Christ et qui lui ouvrent la porte pour qu'il habite par la foi dans les cœurs des hommes [Eph. 3, 17]. Elle dit cela en eux quand ils se demandent s'ils se chargeront d'un ministère tel qu'ils se croient incapables de le remplir sans faute, craignant qu'en prêchant aux autres ils ne deviennent eux-mêmes rejetés [I Co 9, 27]. On est en effet plus en sûreté en écoutant la vérité qu'en la prêchant, parce que l'humilité est gardée quand on l'écoute, mais que quand on la prêche, il est difficile que ne se glisse pas en tout homme quelque petite vanité dans laquelle évidemment les pieds se salissent." (Tr LVII, 2, p. 91-93).
"Lave nos pieds [Seigneur] qui ont été purifiés auparavant, mais qui se
sont salis quand nous allons à travers la porte pour t'ouvrir".
Que ces paroles vous suffisent aujourd'hui, très chers. Si nous avons trébuché en disant
peut-être quelque chose autrement qu'il n'aurait fallu ou si nous avons été exaltés par vos
louanges plus immodérément qu'il n'aurait fallu, obtenez-nous la purification de nos pieds
par vos prières qui plaisent à Dieu." (Tr LVII, 6, p. 101).
(Augustin d'Hippone : Homélies sur l'Evangile de Jean, extraits des Tractatus LVI et LVII).
Aphraate le Sage persan (IVe siècle)
Philoxène de Mabboug (VIe siècle)
Théophile d'Antioche (2e siècle)
Ce site a été réalisé et est remis à jour par Marie-Christine Hazaël-Massieux.