"Dieu est ineffable, ineffable aussi sa miséricorde. Tel son Nom, telle aussi son oeuvre. Totalement ineffable est la condescendance de la divine charité à notre endroit. C'était peu pour le Père d'avoir livré son Fils pour racheter l'esclave, s'il ne donnait encore l'Esprit-Saint afin d'adopter cet esclavec comme fils. Il a donc donné son Fils pour prix du rachat, il a donné l'Esprit comme titre particulier d'adoption, et il se réserve enfin d'être lui-même tout entier l'héritage de ses fils adoptifs. Voici que Dieu, s'il est permis de parler ainsi, se fait prodigue de lui-même par désir de l'homme ! N'est-ce pas être prodigue que de donner non seulement ses biens, mais encore soi-même, et cela non pas tant pour rentrer en possession de l'homme, que pour rendre l'homme à lui-même ! Dieu n'est-il pas prodigue "en n'épargnant pas son Fils, et en le livrant pour nous tous" (Rom. 8, 32) ? et de même en n'épargnant pas l'Esprit-Saint, si je puis dire, et en le répandant sur toute créature avec une largesse extraordinaire et stupéfiante" (Joël 22, 28) ? Certes l'enfant prodigue s'était bien dilapidé lui-même en se donnant, lui et son patrimoine, à des prostituées ! Mais pour recouvrer son fils perdu, le père fut bien plus prodigue encore que le fils ne l'avait été pour se perdre (Lc 15, 11-32), si tant est que l'on puisse établir une comparaison entre la grâce et l'argent, l'esprit et la chair, Dieu et l'homme !"
(Guerric d'Igny : 1er sermon pour la Pentecôte", Sermons II, Les Editions du Cerf, Sources chréiennes n° 202, 1973, p. 283.)
Aphraate le Sage persan (IVe siècle)
Philoxène de Mabboug (VIe siècle)
Théophile d'Antioche (2e siècle)
Ce site a été réalisé et est remis à jour par Marie-Christine Hazaël-Massieux.