Les Docteurs de l’Eglise

L'Eglise attribue ce titre de "docteur de l'Eglise" à des théologiens "auxquels elle reconnaît une autorité particulière de témoins de la doctrine, en raison de la sûreté de leur pensée, de la sainteté de leur vie, de l'importance de leur oeuvre" (définition donnée par la Conférence des évêques de France).

Les docteurs de l'Eglise sont aujourd'hui trente-six après la proclamation de Jean d'Avila et de Hildegarde de Bingen (7 octobre 2012), puis celle de Grégoire de Narek en 2015.

Jean d'Avila a vécu au XVIe siècle (1500 à 1569), dans une époque troublée où l'on pouvait vite être soupçonné d'hérésie. Il fut lui-même un temps enprisonné et menacé par l'Inquisition, avant de pouvoir prouver qu'on l'accusait à tort. Contemporain de Thérèse d'Avila, qui est elle-même Docteur de l'Eglise depuis 1976, Jean d'Avila, prêtre, formé en Espagne à l'Université de Salamanque, est connu pour ses talents de prédicateur. Il fut un maître spirituel en son temps. Parmi ses oeuvres, on peut insister sur ses Lettres spirituelles et rappeller qu'il joua un rôle important au Concile de Trente.

Hildegarde de Bingen a vécu au XIe-XIIe siècle : 1098-1179. Elle est la quatrième femme qui est proclamée docteur après Thérèse d'Avila, Catherine de Sienne et Thérèse de l'Enfant Jésus. Hildegarde, mystique, a été abbesse du monastère de Disibodenberg en Allemagne. Elle a également fondé des abbayes. Musicienne, elle a composé plus de soixante-dix chants pour la liturgie. Des recueils de ses visions ont été publiés : le Scivias (ou « Connais les voies ») (rédigé entre 1147 et 1151), le Livre des mérites de vie (1158-1163), et le Livre des œuvres divines (1163-1173). Il faut signaler aussi ses talents de médecin et d'herboriste.

Grégoire de Narek est un moine-poète arménien qui a vécu au Xe-XIe siècle, sans que l'on connaisse avec précision ni sa date de naissance ni la date exacte de son décès : pour celui-ci on évoque 1003, mais peut-être aurait-il vécu jusqu'en 1010. Quoi qu'il en soit, ce fut un poète exceptionnel qui contribua à développer la langue arménienne en son temps, un théologien, un mystique qui passa la plus grande partie de sa vie au monastère de Narek. Il enseigna dans l'église d'Aghtamar, proche du monastère. Son oeuvre principale, Le livre des Lamentations, est un chef-doeuvre de la littérature arménienne médiévale. C'est le 12 avril 2015 qu'il fut proclamé Docteur de l'Eglise.