Il s'agit d'un cours donné au 1e semestre (premier cours le mardi 3 novembre de 18 h à 20 h).
Le titre du cours peut, a priori, sembler paradoxal : les Pères de l’Eglise ont vécu dans les premiers siècles de l’ère chrétienne tandis que ce que l’on appelle "la théologie des religions" correspond à des principes, méthodes et développements théologiques nés dans le cadre très contemporain du dialogue interreligieux. Pourtant, d’une part il est manifeste que les Pères ont vécu dans des mondes largement confrontés au contact des religions ; leurs prédications et leurs divers traités présentent déjà des questions et des intuitions qu’il serait préjudiciable d’ignorer alors même que la lecture avec eux de l’Ecriture Sainte étonne parfois l’homme contemporain par sa richesse et son ouverture. D’autre part, il est frappant de constater que les développements principaux en théologie des religions doivent beaucoup à la redécouverte des Pères au XXe siècle et aux réflexions qu’elle a suscitées face aux courants presque exclusivement thomistes ou néo-thomistes qui régnaient dans l’Eglise. Ceci, jumelé avec un nouvel intérêt porté aux autres religions que manifeste déjà le Concile Vatican II, est sans doute l’occasion de recevoir les questions posées comme source de richesses pour tous dans un monde marqué par le pluralisme religieux. La théologie chrétienne est désormais habitée par la nécessité de trouver des réponses permettant d’assumer à la fois pleinement "l’unicité du mystère du Christ" (Claude Geffré) mais aussi la certitude révélée dans l’Ecriture que le Christ est venu "pour sauver tous les hommes" ; la foi en la Trinité divine, tout en étant question majeure dans le cadre du pluralisme religieux, est aussi une clé fondamentale pour des avancées essentielles. On se trouve ici confronté à l’urgence pour le chercheur de Dieu d’élaborer des réponses nouvelles à des questions devenues brûlantes.
Dates du cours : Le mardi de 18 h à 20 h, les 3 novembre 2015, 10 novembre 2015,17 novembre 2015, 24 novembre 2015, 1er décembre 2015 (attention 18 h - 21 h, exceptionnellement), 15 décembre 2015, 5 janvier 2016, 12 janvier 2016, 19 janvier 2016, 26 janvier 2016 ; soient 21 h de cours).
Pourquoi s’intéresser à la joie chez les Pères de l’Eglise ? L’un d’entre eux, et non des moindres, Augustin d’Hippone disait : "Demande à un homme s’il veut être heureux, il te répondra affirmativement sans hésiter. Le bonheur est le but de toutes nos existences." (Sermon Mai, 12, extraits, cité in Hamman : Saint Augustin prie les Psaumes).
N’est-il pas vrai, effectivement, que nous cherchons tous le bonheur ? Ce domaine immense tient une place centrale dans l’œuvre des Pères. Beau projet donc que de présenter à l’homme contemporain un parcours vers cette joie qui est considérée comme si caractéristique de la vie du croyant, et qui connaît pourtant bien des échecs et des limites.
Il sera donc nécessaire d’examiner les rapports de la joie avec la sainteté, la grâce, le désir, mais aussi la confrontation de la joie du chrétien avec la souffrance, en s’arrêtant sur la question de l’existence même d’un Dieu souffrant dans sa relation à l’homme. La miséricorde, la vérité, l’espérance, toutes ces conditions si nécessaires pour notre vraie joie peuvent-elles vaincre ou au moins atténuer notre misère, plus vite repérée dans notre vie quotidienne que les moments d’exaltation ? En Jean 15, 11, Jésus annonce à ceux qui le suivent : "Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite."
A travers ce cours, avec l’aide des Pères, nous découvrirons quelques pistes à la fois pour comprendre notre soif de bonheur, mais aussi pour essayer de connaître déjà un peu cette joie promise par le Christ…