François Varillon

Eléments de doctrine chrétienne

"La parabole du semeur est privilégiée en ce sens qu'elle fournit la clé qui ouvre l'esprit à l'intelligence de toutes les autres. Jésus le laisse entendre lorsqu'il dit aux Douze : "Vous ne comprenez pas cette parabole ? Comment donc entendrez-vous toutes les paraboles ?" Elle décrit en effet la situation des auditeurs en face de la Parole de Dieu. A tous les niveaux du créé, les lois de la vie sont les mêmes : rien sans semailles. Humilité fondamentale : docilité au réel. Attitude de vérité : l'accueil, et non la conquête. Pour être et grandir, il faut d'abord recevoir. Tout est don de Dieu. Toute initiative de l'homme est en dépendance de l'initiative absolue.
Pour que la semence porte du fruit, il faut qu'à l'initiative première du Semeur réponde l'initiative du terrain qui reçoit la graine. La première "action" de la liberté humaine est l'accueil. L'accueil est la première forme de l'amour.
Cette loi de la vie spirituelle est aussi la loi de l'histoire."

(Eléments de Doctrine chrétienne, DDB, 2007, p. 26).

Né en 1905, près de Lyon, à Bron, François Varillon, jésuite, est mort en 1978, toujours dans la région lyonnaise.

Plus de quarante ans après sa mort, il demeure une grande figure du catholicisme français, Le rayonnement de cette personnalité, l’enseignement dispensé, l’accompagnement de mouvements de jeunes, ses conférences, ont fait de lui un éducateur qu’on n’oublie pas.
Effectivement, François Varillon s’est toujours attaché à former solidement les laïcs chrétiens. C’est ainsi qu’il a élaboré pour eux ses Éléments de doctrine chrétienne (1960) d’où l’extrait précédent est tiré. A son époque, il était connu de nombreux chrétiens, qu’il a pu rencontrer aussi bien au cours de ses conférences que pour l’accueil qu’il réservait à tous ceux qui manifestaient le désir de le rencontrer. Avec lui on pouvait parler de littérature, de théologie, mais aussi évoquer des projets personnels et recevoir ses conseils. Prédicateur très apprécié, il prêchait un Dieu intérieur, et a pu ainsi souligner, comme on le voit dans ce court extrait, l’importance de la liberté de l’homme : « Là où il n’y a plus liberté, il n’y a plus amour ».