Adrienne von Speyr (1902-1967)

Un extrait de St Marc commenté par Adrienne von Speyr.

Adrienne von Speyr avait coutume de proposer des "points de méditation" à ceux qui autour d'elle se livraient à la lecture quotidienne de l'Ecriture... Ici un texte propice à une réflexion sur les dangers du ministère quand il n'est pas au service de la foi, de l'amour... [à partir de Mc 12, 38-40].

Jésus s'en prend aux scribes et pharisiens [à partir de Mc 12, 38-40]... [un enseignement qui nous touche encore aujourd'hui par rapport à une "Eglise du paraître", quand la foi et l'amour ne sont pas au rendez-vous...]

"Est-ce grave de porter des robes spéciales, ou d'être salué, ou de prendre les premières places dans les synagogues et les premiers divans dans les festins ? Pas forcément. En soi, ils [les scribes] avaient le droit de se distinguer par leurs vêtements ; le droit d'occuper des places particulières. Ces droits faisaient partie de leur ministère légitime. Mais à présent, ils ont renié l'essence de leur ministère. Ils ne se sont pas laissé établir dans le nouveau ministère, ils veulent conserver les honneurs et les avantages du ministère, sans en avoir la vie intérieure. Toute la mise en garde du Seigneur vise à montrer que l'écorce et le noyau doivent faire un, que personne n'a le droit de revendiquer la dignité du ministère s'il n'a pas le sens du ministère, la foi, l'amour. Et si les scribes dévorent le bien des veuves, c'est parce que leur bien-être est ce qui compte le plus pour eux. Ils ne se font pas seulement payer généreusement, mais ils savent exploiter les donateurs. Ils utilisent le désarroi des veuves pour s'enrichir. Et ils font mine de faire de longues prières qui sont justes des mots vides et sans contenu et ne sont donc pas entendues de Dieu. Nous devrions [...], face à cette critique du Seigneur, examiner notre propre prière : jusqu'où est-elle un dialogue vrai et humble avec Dieu, et jusqu'où seulement une prière "affectée", peut-être quitte de quelque devoir, pendant que notre coeur et nos pensées sont ailleurs ? Dieu connaît notre faiblesse humaine et notre distraction. Mais il aimerait voir notre effort pour le rencontrer vraiment dans la prière."

(Adrienne Von Speyr : Saint Marc. Points de méditation pour une communauté, Châteaufort, Socéval, 2006, p. 575-576).