François (pape) : "N'aimons pas en paroles...
mais par des actes et en vérité" (1 Jn 3, 18).

"Petits enfants, n'aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité" (1 Jn 3, 18). Ces paroles de l'apôtre Jean expriment un impératif dont aucun chrétien ne peut faire abstraction. La gravité avec laquelle le "disciple bien aimé" transmet, jusqu'à nos jours, le commandement de Jésus s'accentue encore davantage par l'opposition qu'elle révèle entre les paroles vides qui sont souvent sur nos lèvres et les actes concrets auxuquels nous sommes au contraire appelés à nous mesurer. L'amour n'admet pas d'alibi : celui qui entend aimer comme Jésus a aimé doit faire sien son exemple ; surtout quand on est appelé à aimer les pauvres. La façon d'aimer du Fils de Dieu, par ailleurs, est bien connue, et Jean le rappelle clairement. Elle se fonde sur deux pierres angulaires : Dieu a aimé le premier (cf. 1 Jn 4, 10.19) ; et il a aimé en se donnant tout entier, y compris sa propre vie (cf. 1 Jn 3, 16).
Un tel amour ne peut rester sans réponse. Même donné de manière unilatérale, c'est-à-dire sans rien demander en échange, il enflamme cependant tellement le coeur que n'importe qui se sent porté à y répondre malgré ses proprers limites et péchés. Et cela est possible si la grâce de Dieu, sa charité miséricordieuse sont accueillies, autant que possible, dans notre coeur, de façon à stimuler notre volonté ainsi que nos affections à l'amour envers Dieu lui-même et envers le prochain. De cette façon, la miséricorde qui jaillit, pour ainsi dire, du coeur de la Trinité peut arriver à mettre en mouvement notre vie et créer de la compassion et des oeuvres de miséricorde en faveur des frères et des soeurs qui sont dans le besoin."

(Message du pape Frnçois pour la première Journée mondiale des pauvres, 13 juin 2017, 1 ; publié dans Réformer l'Eglise, Bayard, 2018, p. 321-322).

Occasion de méditer sur les deux pierres angulaires de l'amour du Fils : c'est lui qui nous a aimés le premier, et d'un amour sans limite : se donner tout entier...

Impossible pour nous d'offrir un pareil amour, mais pensons à "aimer le premier" ceux qui souffrent, ceux qui ne sont pas accueillis, ceux qui sont amenés à se méfier du monde que nous croyons mettre à leur disposition, alors que si nous sommes souvent prêts à parler d'amour, cela risque de n'être qu'un alibi... Triste vérité : il est tellement facile de "donner aux bonnes oeuvres" pour se libérer d'un souci. Pourtant d'autres accueillent les frères souffrants en actes et en vérité... Qu'attendons-nous pour en faire autant ?

Sachons donner gratuitement, sans attendre de retour. Relisons la belle histoire du "bon Samaritain" (Lc 10, 25-37). Et interrogeons-nous : de qui suis-je le prochain ?

Ce site a été réalisé et est remis à jour par Marie-Christine Hazaël-Massieux.